Six raisons fondamentales pour que le Québec devienne un pays

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Source initiale: Commission nationale des États généraux sur la souveraineté (2014). Forger notre avenir. Éditions du Renouveau Québécois, pages 77-79

Le Québec sera le 17ème plus grand pays du monde en superficie.

Plusieurs autres pages de ce site font ressortir les blocages structurels à l’épanouissement du Québec, tributaires de son appartenance au régime canadien. Au-delà des exemples conjoncturels qui sont parfois présentés pour concrétiser le propos, il faut retenir la critique globale du régime canadien dans lequel le Québec est englué, bloqué, subordonné. Le Bilan des États généraux sur la souveraineté a fait ressortir ces blocages structurels à l’épanouissement du Québec. Il sont au nombre de six:

  1. La négation de la dualité canadienne. Longtemps présentée aux Québécois comme un « pacte entre deux peuples fondateurs », le Canada s’identifie aujourd’hui comme une société multiculturelle dans laquelle les Québécois n’apparaissent plus que comme une simple minorité parmi d’autres dont la langue n’est d’ailleurs plus la deuxième en importance à l’Ouest du Québec, là où le Canada se construit.
  2. La minorisation des francophones. L’ajout en 2014 de 27 circonscriptions au Canada anglais et de seulement 3 au Québec, ainsi que la nouvelle révision lancée automatiquement en 2022 suite au recensement canadien en 2021, laquelle va dans la même direction, soulignent la marginalisation politique croissante du Québec et des francophones dans l’ensemble canadien, par suite de la chute de son poids démographique. Dans le reste du Canada, sauf dans certaines régions de l'Ontario ou du Nouveau-Brunswick, la très grande majorité des personnes de langue maternelle française ne parlent plus le français à la maison.
  3. La centralisation des pouvoirs à Ottawa. Grâce à différents dispositifs, le gouvernement canadien devient le gouvernement majeur qui gère de plus en plus les affaires québécoises. Le déséquilibre fiscal et le pouvoir de dépenser du gouvernement central du Canada subordonnent les choix du Québec, même dans ses champs de responsabilité exclusive reconnus par la constitution canadienne comme l'éducation et la santé.
  4. Le désaveu des lois du Québec. La Cour suprême du Canada a désormais le droit de désavouer les lois du Québec dans tous les domaines. Et elle le fait systématiquement en utilisant notamment la Charte canadienne des droits et libertés, intégrée à la Constitution imposée au Québec sans consultation en 1982. Bientôt, la Cour suprême aura à se pencher sur les lois 21 (Laïcité) et 96 (langue) votées par l'Assemblée nationale du Québec. Nous n'avons plus la garantie que les lois, même aussi fondamentales, votées par notre Assemblée nationale, seront effectivement appliquées.
  5. L’effacement du Québec de la scène internationale. Pendant la Révolution tranquille, le Québec avait maintenu une présence internationale dans le prolongement de ses compétences (doctrine Gérin-Lajoie). Maintenant, le gouvernement central du Canada s’y oppose systématiquement par tous les moyens. Notre pleine implication internationale ne sera possible que lorsque le Québec sera un pays souveraine.
  6. Une évolution constitutionnelle bloquée à double tour. Aucun politicien canadien n’osera plus défier l’opinion publique canadienne qui refuse à 70 % toute modification à la Constitution canadienne favorisant plus d'autonomie pour le Québec. (Drouilly 2010) Tout amendement à la Constitution, s'il était possible, requerrait de plus l’accord de sept provinces représentant 50 % de la population canadienne. Il est donc inimaginable que le Québec puisse renouveler le fédéralisme selon ce qui constitue ses demandes traditionnelles: plus d'autonomie. Quel que soit le parti au gouvernement de l’État canadien, le régime demeurera tel quel ou en pire, continuant ses effets négatifs dans tous les domaines de notre vie collective.

Voilà pourquoi la seule voie d'avenir pour le peuple québécois est de devenir un pays membre du concert des nations.

Comment ? Par la voie démocratique. Par la volonté majoritaire de la population. Comme le souligne la loi 99, Loi sur l’exercice des droits fondamentaux et des prérogatives de l’État du Québec, adoptée en l’an 2000 par l’Assemblée nationale du Québec : « Seul le peuple québécois a le droit de choisir le régime politique et le statut juridique du Québec. ».

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Drouilly, P. (2010). «20 ans après Meech», sondage d’opinion, Colloque Bloc-IPSO, mai. http://www.blocquebecois.org/dossiers/colloque-20-ans-apres-Meech/sondage.aspx